Les origines de l’extrême droite en France remontent à la Révolution Française(1789-1794) : des théoriciens contre-révolutionnaires dénoncent alors les lois laïques et les idéaux révolutionnaires. Ces idées sont développées dans les années 30 et pendant la Seconde Guerre mondiale. L’extrême droite se manifeste dans les années 1960. Dans son sillage est créé le FN, par J-M Le Pen, en 1972. Le FN est marginal jusqu’aux élections européennes de 1984, où il obtient 11% des suffrages. Par la suite, les scores ne seront jamais inférieurs à 9%. En 2002, JM Le Pen se qualifie pour le deuxième tour de la présidentielle. Devancé par J.Chirac, il recueille néanmoins 17,8% des suffrages. Malgré ses rivalités internes, le FN a su résister à sa scission et à la naissance, en janvier 1999, du Mouvement national républicain (MNR), dirigé par Bruno Mégret. S’il n’a plus de députés à l’Assemblée Nationale, il conserve cinq sièges au parlement européen. Le FN s’est engagé contre le projet de constitution européenne ; près de 90% de ses électeurs ont voté « non ». Le FN connut une période de progression au début de la décennie si l’on regarde les résultats électoraux des présidentielles de 2002 et des européennes de 2004 avant d’amorcer une période de recul de ses résultats électoraux, 10.5% des voix à la présidentielle de 2007, scores décevants aux élections législatives de la même année ainsi qu’aux élections municipales de 2008 et européennes de 2009.
Le FN se présente comme l’émanation de la Nation et dénonce une société qui souffrirait d’un profond désordre dû à la décadence des mœurs. Il dénonce les partis et les hommes politiques en place, accusés d’être « corrompus ». Ainsi souhaite-t-il instaurer un « nouvel ordre », fondé sur un pouvoir autoritaire permettant de défendre la grandeur du pays. Son idéologie nationaliste s’appuie sur les inquiétudes des Français et, de façon plus ou moins explicite, sur les tendances racistes ou antisémites d’une partie de la population française, ainsi que sur certaines attitudes de rejet du système politique. L’un des thèmes essentiels est celui de la lutte contre l’immigration, qui représenterait, selon elle, une menace pour la France et les nations occidentales. L’extrême droite privilégie ainsi le droit du sang (transmission de la nationalité réduite aux enfants nés de parents du même pays) au droit du sol (on reçoit la nationalité par la naissance sur le territoire national et non par ses origines), en vigueur en France.